Our time is running out

La soirée était bien avancée quand elle était arrivée. Merlin seul sait pourquoi elle était arrivée si tard. Elle avait bu, beaucoup et elle était venu le voir. Eden avait été gentille avec lui au début, et malgré sa surprise Orphée n’avait pas voulu se montrer impoli alors il l’avait écouté patiemment. Elle n’avait pas du tout l’air de flirter avec lui, elle l’avait juste entrainé dans un coin pour lui montrer une faille dans le sortilège d’insonorisation. Il l’avait cru, elle l’avait plaquer contre le mur et l’avait embrassé. Eden l’avait eu par surprise. Il s’était dégagé avec force et son regard s’était immédiatement posé sur Anthea. Elle ne l’avait pas vu, il soupirait alors plus détendu puis il avait regardé Eden avec incompréhension. La Gryffondor avait vu Orphée regarder Anthea et furieuse de ne pas avoir capturé sa proie avait lâché : « Elle est fiancée avec Midnight, oublie la. De toute façon à part moi aucun des nôtres ne voudraient de toi…Tu n’es qu’un bâtard. » son ton était venimeux, définitivement l’alcool n’aidait pas.
Tout se passa très vite après. Il compris au ralentit ce qu’elle venait de dire, il regarda Anthea et Midnight puis reposa son regard sur Eden. Il la poussa de son chemin, la musique et l’ambiance de fête l’empêchait de réfléchir, elles l’étouffaient. Sa sortie fut plus que remarqué, ses prunelles s’étaient enflammés d’une fureur rare chez lui. Les élèves s’écartèrent et le laissèrent prendre la porte de sortie.
Dehors il frappa rageusement contre un mur. Il savait qu’elle lui cachait quelque chose mais ça ?! Il se sentait trahit, il avait mal. Orphée ne s’était pas préparé à ça et il avait mal, très mal. Au moment ou il pensait que rien ne pouvait aller plus mal il entendit la porte s’ouvrir puis se refermer. Il pria le temps d’un instant pour que ce ne soit pas Anthea…

Our time is running out

Orphée, son nom…C’était elle et elle l’appelait en ce moment même. Orphée un nom significatif, elle l’appelait mais lui ne voulait pas se retourner, il avait peur de la perdre…Triste jeu du sort qu’Orphée finisse par avoir son Eurydice. Il eu un sourire amer à cette pensée. Il ne savait plus si il devait éclater de rage ou fondre en larme. L’ alcool ne lui facilitait pas la tâche. Il ne voulait pas l’entendre cet appel. Il voulait juste partir sans se retourner car si il lui répondait maintenant plus rien ne serait plus pareil. Enfin, plus rien n’était déjà plus pareil depuis qu’il entendait en boucle les paroles d’Eden qui s’insinuait comme un venin dans son corps. Il ferma ses yeux et soupira, il se sentait trahi par Anthea. Il ne voyait plus que chez elle son nom : Baker. Elle était fiancéE à un autre sang pur, elle n’avait jamais fait parti de son monde, tout ça n’était qu’une mascarade. Son amie de toujours avait joué un jeu cruel selon lui. Il n’avait plus envi de croire qu’il y avait de la lumière chez ces sorciers. Il n’avait pas vu le coup de couteau venir, il avait été frappé en plein cœur. Un coup, un coup de plus étonnement sa mémoire lui rappela son agression…Il déglutit et décida de se retourner. Cette nuit il perdra peut-être Anthea mais il lui aura fait face en homme, il n’aura pas fuis.

« Tu comptais me le dire quand ? Après ou avant votre mariage ? » commença-t-il acerbe.

Il le faisait désormais face, il voyait son air inquiet s’effacer de son visage au fur et à mésure qu’il parlait. Il ne lui laissa pas le temps de répliquer.

« Tu viens finir le travail que d’autres avant toi ont commencé ? Bravo car tu as frappé plus dur que tous leur coup à l’époque…bravo. » lâcha-t-il.

Il ne pouvait pas la regarder dans les yeux, il s’était fait avoir et le pire dans tout ça c’est qu’il avait le cœur en miette. Car même si il ne se l’était jamais avoué il aimait Anthea, plus que tout sur cette terre. Et malgré sa colère, sa fureur, sa déception, ce qui lui faisait le plus mal c’est qu’il l’aimait toujours.

Our time is running out

Orphée n’avait voulu la voir, il avait évité son regard jusqu’au moment ou elle avait posé sa main sur son bras. Ce fut comme un électrochoc pour le Serdaigle, il releva la tête et plongea ses yeux dans ceux d’Anthea. Elle paraissait si inquiète pour lui, il ne comprenait pas il était vraiment perdu ce soir. Il saisit le poignet de la jeune femme et dégagea sa main de son bras. Alors qu’elle le supplia de lui parler, cela lui arracha un sourire amer et l’observa son regard plein d’ironie avant de lâcher : « Tu veux qu’on parle à cœur ouvert Anthea ? Très bien. Maintenant que je sais tout ou presque sur toi autant jouer carte sur table de mon côté aussi…À l’âge de huit ans lors d’une soirée mondaine à laquelle ma mère avait été forcé de participer j’ai été attrapé par un groupe de sorciers, trainé dans l’arrière court et battu à mort. Oui, Anthea Deloys Baker, cette nuit là je fus l’une des premières agressions revendiquées par les mangemorts. » Il l’avait dit rapidement mais sa voix ne s’était pas élevé, de lui avouer tout cela l’avait soulagé d’un point qu’il avait toujours gardé au fond de lui. Cela n’enlevait la douleur de la trahison de son amie. Il la regardait toujours droit dans les yeux et soupira. « Je n’aurais jamais pensé te l’avouer de cette façon, considère cela comme mon cadeau de mariage. » dit-il en se retournant. Suite à son histoire la colère s’était petit à petit muer en résignation. Que pouvait-il y faire ? Elle était fiancée et elle se marierait un jour, pas avec lui, jamais avec lui. Au fond il se dit qu’il aurait peut-être bien fait de mourir dans cette arrière court cette nuit-là, il ne lui aurait jamais causé ces soucis. Il baissa les yeux et lâcha le poignet d’Anthea. Orphée fit volte face et commença à s’engouffrer plus loin dans le couloir. Il ne savait pas ou il allait, il se sentait misérable d’avoir parlé ainsi à Anthea.

Our time is running out

Orphée avançait s’enfonçant sans but dans les ténèbres des couloirs de Poudlard. Il se sentait comme un fantôme, il était sans doute livide et dépité. Si il avait été au bord d’une falaise il aurait sans doute même pas remarquer qu’il avançait vers le vide. Il était tellement sous le choc de ce qui venait de se passer qu’il n’avait pas entendu Anthea courir à sa suite. Orphée pensait l’avoir suffisamment blessée pour qu’elle n’essaye pas de lui courir après mais ils semblaient tous les deux atteints du même mal. Malgré le mal qu’ils pouvaient se faire, ils couraient toujours l’un après l’autre.

Il sentit les bras frêles de la jeune femme encercler sa taille. À ce moment même il s’arrêta de marcher, écoutant ce que disait Anthéa. Cela lui fit mal d’entendre ce qu’elle disait, de voir que même si elle lui avait mentit, même si il l’avait rejeté et blessé elle était toujours là pour lui. Qu’elle s’excusait pour un acte qu’elle n’avait pas commis. Orphée l’avait-il donc poussé à ça ? Des larmes commencèrent à lui monter aux yeux. Pourquoi tout devait être aussi compliqué ? Pourquoi devait-elle être fiancée à un autre ? Depuis longtemps la colère était partie, désormais il se sentait coupable. Il sentit le corps d’Anthea pressé contre le sien et cela ne fit qu’augmenter son trouble. Son cœur battait si fort dans sa poitrine…
L’émotion dans la voix d’Anthea, ce qu’elle lui disait à ce moment fit couler une larme unique le long du visage d’Orphée. Elle disait qu’elle l’aurait défendu si elle avait été là, il l’imagina avec horreur à sa place et frémit. Elle le serrait tellement fort qu’il du saisir doucement les mains de la poufsouffle pour assouplir son étreinte. Ceci fait il se tourna vers elle et saisit son visage dans ses mains se rapprochant d’elle. Leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre il murmura : « Ne redis jamais ça Anthea, je ne peux pas t’imaginer prendre ma place, ça me fait encore plus mal. »

Il la serra dans ses bras malgré les battements affolés de son corps il la sentait contre elle, il avait besoin d’elle et il savait qu’elle avait besoin de lui. Ils avaient si peur de s’entredéchirer. Dans leur étreinte il laissa s’échapper : « je suis désolé, on parlera de tes fiançailles demain au calme pour l’instant profitons. » Orphée ne savait pas combien de temps ils étaient restés ainsi avant qu’il ne dessert son étreinte pour regarder à nouveau Anthea dans les yeux : « Promets moi de ne plus jamais me rien cacher Anthea, je ne sais si je saurais me relever d’une telle nouvelle une deuxième fois. »
murmura-t-il profitant encore de son corps pressé contre le sien.

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Ce doux moment fut de courte durée, les mots qu’Anthea murmurèrent en desserrant leur étreinte furent douloureux. Mais elle avait raison, elle ne pouvait pas tout lui dire, ils ne venaient pas du même monde. Orphée soupira, tant qu’il y aurait cette scission entre les sorciers ils ne pourraient jamais être heureux c’était ainsi. C’est à ce moment qu’il réalisa, si il n’y avait plus de Seigneur des Ténèbres il n’y avait plus de soucis cela semblait si simple dans l’esprit d’Orphée. Une lueur qui lui permettait d’espérer. À la fin de cette année il rejoindrait la résistance, ce n’était plus un projet, c’était sûre. Il posa son regard plus serein sur la jeune femme en face de lui. Elle était si belle, si merveilleuse, elle était tout pour lui. Si un jour il pouvait vivre à ses côtés, même pas l’épouser mais simplement vivre près d’elle sans avoir à essuyer la haine des sorciers dit ‘sang purs’ tout serait plus simple. Anthea valait tous les sacrifices, elle méritait qu’Orphée se batte pour elle. Alors qu’elle s’était reculée par honte de son incapacité à ne rien lui cacher le jeune poufsouffle combla l’espace entre eux et plongea à nouveau son regard dans celui d’Anthea. « Étrangement je te comprends. Sache que moi, Absolem Perceval Orphée Malkin je te fais la promesse de ne plus rien te dissimuler même si cela n’est qu’à sens unique. Avec le temps peut-être que cela deviendra mutuel. Ce soir suite à ce que tu viens de me dire j’ai pris une décision Anthea : celle de me battre pour avoir le droit de vivre prêt de toi. D’être à tes côtés sans que cela semble anormal… »
Il se rapprocha un peu plus près d’elle « Tu me demandais ce que je voulais faire après Poudlard ? Tu as ta réponse : je me battrais pour toi et contre Voldemort. »
Il l’avait dit sans ciller, elle lui donnait du courage, elle donnait la force de se battre. Sans vraiment le réaliser il effleura les douces lèvres de son amie de toujours murmura contre celle-ci : « Considère ceci comme un promesse ».
Il s’éloigna d’elle, voulant la serrer encore une fois dans ses bras mais il ne devait pas. Il était fatigué, beaucoup de choses s’étaient passés ce soir il avait besoin de se reposer. Orphée s’éloigna d’elle, lui offrit un de ses rares sourires à la fois désolée et compatissant qu’il ne gardait que pour elle puis tout en reculant lâcha avant de disparaître dans le couloir un
« Bonne nuit ».

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Oprhée semblait avoir été clair en lui souhaitant bonne nuit, il devait se reposer, il était fatigué et légèrement ivre. Il n’allait plus tenir très longtemps et pour l’instant il voulait simplement poser la tête sur son oreiller et rêver encore et encore de la douceur, du gout des lèvres d’Anthea. Seulement cette tête de mule en avait décidé autrement, la voilà qu’elle le poursuivait dans les couloirs. L’entendre parler aussi fort le réveilla sec, il se tourna vers elle ne comprenant pas sa colère mais bien prêt à  se défendre. Et voilà tout se remettait en place, ils recommençaient à se disputer comme avant, bientôt ils éclateraient de rire, bientôt…Cela fit sourire Orphée comme un idiot tandis qu’Anthea lui frappa le dos. Elle s’énervait pour rien et cela le vexait un peu qu’elle rejette sa promesse comme ça mais il l’avait fait et dit, et il savait qu’au fond elle ne rejetait pas cette promesse, du moins il l’espérait. La jeune femme devait avoir complètement oublié qu’ils étaient dans les couloirs d’un établissement scolaire et qu’ils n’avaient absolument rien à faire là…A cette heure-ci ils devraient être respectivement endormis dans leurs dortoirs. Il se retourna et lui fit mine de se taire mais c’était déjà trop tard. Au loin ils entendirent un miaulement…Miss Teigne. Il foudroya la poufsouffle du regard puis se rapprocha d’elle et lui pris la main, il l’entraina derrière lui en direction d’une salle de classe vide mais rien. Il entendait des pas se rapprocher, et au moment où il pensait la situation désespérée il vit une porte à quelques mètres d’eux. Sans demander son avis à Anthea ils les précipitèrent à travers cette porte, c’était leur unique chance. Ils pénétrèrent dans un placard à balais et sa course Orphée perdit l’équillibre et entraina la poufsouffle dans sa chute. Anthea se retrouva complètement sur Orphée et cette position fit s’affoler dangereusement le cœur d’Orphée. Seulement ni l’un ni l’autre n’osèrent bouger entendant la chatte miauler derrière la porte. Ils entendirent Rusard à l’autre bout du couloir grommeler et Miss Teigne les laissèrent finalement. Toujours dans cette même position Anthea ne bougeait pas, elle devait encore penser qu’ils étaient capables de revenir…

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Miss Teigne et Rusard étaient bel et bien partis et eux, ils étaient définitivement sortis d’affaire. Seulement ni l’un ni l’autre ne semblait s’en soucier à ce moment très précis. Anthea était là, son corps si léger contre le sien qui les soutenait. Son cœur était sur le point d’exploser et il pouvait sentir aussi celui d’Anthea contre son torse. Cette sensation le fit frissonner délicieusement et il délecta de la chaleur qu’irradiait le corps d’Anthea. Il avait envi de la prendre dans ses bras, de l’embrasser langoureusement, de sentir qu’elle était là prêt de lui. Il avait envi de presser encore plus son corps prêt du sien, de la caresser, de l’aimer. Car oui cela semblait évidant ici et maintenant de ce placard à balais, le visage d’Anthea se rapprochant petit à petit, qu’il l’aimait. Orphée au fil des ans était petit à petit tombé amoureux de cette merveilleuse jeune femme et il ne s’en était aperu que maintenant qu’elle était contre lui. Chaque parcelle de son corps s’animait d’un feu nouveau quand il sentait Anthea pressé contre lui ainsi. Merlin, heureusement qu’il faisait noir car petit à petit les l’iris verte d’Orphée avait laissé place à des pupilles noir de désir. Dans les yeux d’Anthea Orphée pouvait y lire la panique, attentionné il passa un mèche de ses cheveux qui lui chatouillait le visage derrière son oreille. Il l’écouta et compris qu’il n’était pas le seul à réaliser à quel point ils avaient besoin l’un de l’autre. Il encercla la taille de la jeune femme de ses bras et murmura sans bouger à Anthea : « Je suis encore là. » dit-il d’un ton rassurant, sa voix rauque de désir difficilement dissimulable et avant qu’il n’embrasse enfin Anthea il murmura tout contre ses lèvres : « Voyez ma prière toujours dans vos cieux comme un astre, et mon amour toujours comme un chien à tes pieds. ». Ceci dit il déposa un baiser sur les lèvres de son amie et n’osa bouger sans l’autorisation de celle-ci. Son corps était en ébullition, il n’y avait qu’elle pour le mettre dans un tel état.

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À ce moment très précis Oprhée avait peur. Il ne craignait ni le seigneur de Ténèbres, ni les mangemorts, ni la douleur, ni la mort mais il avait peur que jamais Anthea ne réponde à son baiser. Ce soir il le comprenait, il n’y avait qu’elle qui comptait pour lui. Comment avait-il pu tenir aussi longtemps sans jamais tenter quoique ce soit, qu’est-ce qui avait changé ce soir ? Encore une fois il avait la réponse à cette question. Tout s’était accéléré au moment ou il avait vraiment eu peur de la perdre. Si elle était fiancée cela changeait tout, bientôt ils ne pourraient même plus se voir et il fallait bien se rendre à l’évidence…Orphée avait besoin d’Anthea comme un plante a besoin d’eau pour survivre. Au contact de ses douces lèvres il se sentait léger, engourdi et à la fois chaque parcelle de son corps brûlait.
Au bout de ce qui sembla être une éternité pour Orphée il sentit Anthea mouvoir ses lèvres contre les siennes. Aucun mot ne pouvait décrire ce qu’il ressentait à ce moment, elle était là et l’embrassait. Elle avait besoin de lui et il avait besoin d’elle rien de plus. Orphée su qu’à ce moment là, aucun serment inviolable ne pouvait remplacer ce qu’ils s’offraient. Sa promesse n’était pas ce qu’il avait prononcé mais ce simple baiser. Il l’aimerait toujours, il ne savait pas comment il pouvait en être si sûre mais il y croyait. Folle jeunesse. Elle était contre lui, elle l’embrassait et c’était beau. Ce moment balayait d’un revers de mains tout autre événement heureux dans sa vie. Cet instant était si fort, si merveilleux que plus tard et à tout jamais lui donnerait la force d’invoquer son patronus, pour se battre, pour elle. Anthea D. Baker était sa lueur d’espoir et même si demain elle ne se souvenait plus de rien, si elle ne voulait de lui que comme un ami il serait là. Oui chaque mot qu’il avait prononcé avant de l’embrasser avait un sens si particulier pour lui. Tant qu’il pouvait rester près d’elle il était prêt à faire des sacrifices. Il serait patient et ne la brusquerait jamais, il l’aimait de toute son âme de tout son corps et il essayait de le lui communiquer par ce baiser si attendu. L’une de ses mains caressait doucement le bas du dos de son ami tandis que l’autre était remonté petit à petit pour s’emmêler dans ses longs cheveux. Ils ne se détachèrent l’un de l’autre uniquement pour reprendre leur respiration. Celle d’Orphée était erratique mais il appréciait sentir le souffle d’Anthea contre sa peau. Il ne parlait plus, il attendait la main toujours dans ses cheveux. Il ne voulait rien brusquer, il ne voulait pas froisser cet être si fragile auquel il tenait tant. Si elle voulait en rester là pour ce soir qu’il en soit ainsi, il ferait comme elle le décidait même si elle décidait de rester la nuit ici dans ce placard à balais, dans ses bras il était prêt à dormir sur le marbre froid des marches tant qu’il sentait la douce chaleur du corps d’Anthea pressé contre le sien. C’était comme si elle avait toujours été là dans ses bras, l’embrasser avait été si naturel...Orphée était à nouveau dans l’attente de sa douce amie, il l’observait avec tendresse n’ayant qu’une envie : gouter de nouveau à ses lèvres.

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Elle était là, contre lui. Il n’y avait rien de plus à ajouter, juste profiter en silence de ce contact qu’il chérirait encore le lendemain et les jours qui suivent jusqu’à ce que cela devienne un souvenir, un écho qui retentirait sans fin tout au long de sa vie à partir de ce soir. Orphée sentait la respiration de sa douce amie le chatouiller, il n’y avait plus de désir comme auparavant, le désespoir avait été balayé d’un revers de main par la tendresse. Du moins, il le pensait. Le temps d’un instant il crut perdre une partie de lui quand elle quitta ses bras. La chaleur de son corps fut rapidement remplacé par le courant d’air du placard à balais tandis qu’il l’observait tristement s’éloigner de lui. Il ne pouvait détacher son regard du sien la voyant se recroqueviller à ses côtés. Les moments de bonheur, de pur bonheur sont les plus courts dit-on et ils sont là pour nous rappeler toute notre vie dans les moments d’adversités qu’il y a toujours un peu d’espoir et c’est ce qui vous poussait à courir après vos rêves. Au fond c’était une chasse à l’étoile filante perpétuelle songea Orphée. Le contact d’Anthea lui manquait tant mais il prit sur lui, si Anthea n’avait pas la force alors le jeune homme l’aurait pour eux deux. Il se redressa en silence et s’adossa contre le mur. Il avait envi de lui prendre la main, la prendre dans ses bras et la rassurer mais il ne savait pas du tout comment elle réagirait si il la touchait à nouveau, il avait peur de la froisser, pour la première fois il ne savait pas comment réagir avec son amie. Tout était si nouveau, si différent. Pourtant, il la connaissant mieux que quiconque et là il était dans une impasse.

Il comprenait la panique et l’état dans lequel elle devait être. Il avait envi de la réconforter mais Orphée était le coupable dans cette histoire, il venait de mettre la pagaille dans les sentiments d’Anthea. Apparemment elle allait se marier à un autre et son meilleur ami venait de découvrir qu’il l’aimait comment réagir dans ce cas ? Une voix dans la tête d’Orphée lui criait : «  enfuyez-vous tous les deux, libérez-vous de toutes ces obligations etc. » mais le Serdaigle ne pouvait pas faire ça à Anthea car elle ne serait jamais capable de tout quitter…même si c’était pour lui. Cette réalisation lui brisa le cœur. Définitivement il semblait qu’Orphée était destiné à une vie semée d’embuches. Un instant il aurait aimé voir les étoiles, elles seules savaient ce qu’il adviendrait après cette nuit. Par la suite, il reposa son regard sur Anthea, il ne voulait qu’une chose c’est qu’elle cesse d’être tourmenté, il pouvait mourir lui si ça pouvait tout arranger pour elle. Il avait mal pour elle comme si un part de son amie ne l’avait pas quitté après leur baiser.

« Anthea…Quoique tu décides sache que je serais là, même si tu ne veux plus me voir, même si tu épouses un jour Midnight il te suffira de venir me voir et je serais là. Comme je l’ai toujours été et comme je le serais toujours Anthea. » lâcha-t-il très doucement, sans chuchoter mais sans parler à voix haute. Sa voix toujours un ton plus grave.

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On aurait dit à Orphée en seconde année qu’il tomberait amoureux d’Anthea il n’y aurait jamais cru. Maintenant cela s’imposait comme une évidence en lui, elle était tout ce dont il avait besoin. Pour sûre elle avait beaucoup de défauts, elle était fragile, terrifiée par l’inconnu, l’interdit…D’un autre côté elle était juste fantastique, douce, brillante…Orphée soupira en pensant à ce que lui disait sa mère quand il était jeune et qu’il essayait de comprendre le concept d’être amoureux, sa mère lui avait alors dit : «  tu apprendras à apprécier les gens pour leur qualités et tu les aimeras pour leur défauts. » et c’était le cas, elle ne croyait peut-être pas en elle-même mais Orphée croyait en elle. Le jeune homme avait toujours cru en l’amour, le vrai. Même si son père avait abandonné sa mère, il y croyait car il était comme ça, un éternel rêveur toujours la tête dans les étoiles. Elle était si près de lui et pourtant si loin, il voulait tant combler cet espace de nouveau, il voulait la sentir contre lui mais par dessus tout il voulait qu’elle aille mieux. Orphée aimerait disparaître pour la laisser vivre une vie normale mais il ne pouvait pas, enfin si,  il avait la capacité mais pas la force. Il pouvait partir, fuir et la conforter dans cette idée qu’il serait sain et sauf mais un jour ou l’autre il se ferait attraper et elle souffrirait encore plus…Il y avait une solution pour qu’elle évite de souffrir, car dans les cas Orphée finirait par faire souffrir celle qu’il aimait mais il y avait toujours un troisième option, toujours. Il était si simple à l’aide de la magie de faire oublier des choses, le Serdaigle pouvait lui faire oublier tout, de leur première rencontre jusqu’à maintenant…Mais était-ce vraiment la meilleure option ? Cela lui briserait le cœur s’il avait à la faire.

La voix d’Anthea le ramena parmi les vivants, il l’écouta en silence son cœur se brisant à chacun de mots prononcés par sa douce amie. Elle s’était rapprochée de lui et il n’avait pu s’empêcher d’entremêler les doigts de l’une de ses mains aux siens. Il souffrait et elle aussi à cet instant. Orphée voulait pleurer mais les larmes ne venaient pas alors il respirait péniblement en silence, sa gorge se serrant.


«  Tu veux que je parte ?  Tu veux que je fasse une croix sur tout ce que j’ai vécu à tes côtés entre ces murs… Anthea tu ne peux pas me promettre de ne jamais me mentir, moi je ne peu pas te promettre de fuir c’est juste…impossible dans ma situation. » dit-il amèrement, mais toujours avec douceur regardant toujours leurs mains.

Il reposa son regard sur son amie et avec son autre main libre il replaça l’une de ses mèches folles qui masquaient son beau visage. Cette année serait la dernière où ils vivraient normalement après…Après Anthea épouserait Midnight et lui, lui débuterait ses études de médicomages ou serait mort ou en fuite…Il regardait Anthea avec intensité, il ne voulait pas qu’elle s’en aille, il avait besoin d’elle.


«  Je ne veux pas te perdre. » avoua-t-il péniblement
« Je ne veux pas partir d’ici à la fin de cette année et me dire que jamais je ne pourrais te revoir, j’ai trop de souvenirs avec toi, tu n’as pas le droit de me demander disparaître et de faire comme si rien n’était jamais arrivé. Je serais prêt à mourir pour toi Anthea mais ne me demande pas de renoncer à toi. Je t’en prie. » conclu-t-il avec honnêteté en attente de la réponse d’Anthea.

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Petit à petit l’esprit d’Orphée envisageait péniblement un futur où Anthea ne serait pas. Il se voyait lui tenant la main de la jeune femme, observant l’horizon et petit à petit elle s’effaçait. Le serdaigle ne la voyait pas disparaître, il regardait devant lui, tandis qu’elle devenait de plus en plus translucide. À mesure qu’elle s’effaçait, des larmes commençaient à se former au coin des yeux du jeune homme. Elle appartiendrait peut-être à son passé, un jour ou l’autre, et cela Orphée ne pouvait l’envisager. Anthea avait pour le moment la main dans la sienne, il attendait qu’elle lui parle, il voulait de nouveau entendre le son de sa voix pour la mémoriser. Il y avait dans l’attitude du sang de bourbe une panique sourde qui le poussait à croire qu’ils vivaient là dans ce placard à balais leur dernier instant et que chaque geste, chaque murmure était le dernier. Anthea finit par répondre au contact de la main du jeune homme sur la sienne. Elle caressait la main d’Orphée et ce contact remplaçait peu à peu le froid et la manque que ressentait le septième année. Il ferma les yeux un instant, il savourait le plaisir que lui produisait ses doigts contres le siens. Puis elle commençait à parler, elle ne chuchotait pas, mais elle ne parlais pas non plus clairement. Orphée l’écoutait patiemment, ne la quittant pas du regard il l’observait, compréhensif. Il eu un pincement au cœur quand elle employa à deux reprises le mots ‘ami’ et ‘meilleur ami’ mais il fut vite remplacé par des battements erratiques dans sa poitrine quand elle déposa sa main sur contre son torse. Instinctivement le septième année posa sa main sur celle d’Anthea, pour jamais elle ne l’enlève, pour qu’elle comprenne à tel point elle chamboulait son monde, qu’elle comprenne à quel point il l’aimait pour l’amour de Merlin ! Il n’avait pas rompu leur contact visuel, et à nouveau la tension dans la pièce remonta d’un cran. Ses derniers mots brisèrent le cœur d’Orphée, sans vraiment s’en rendre compte il attira contre lui la poufsouffle pour qu’elle puisse poser sa tête contre le torse du Serdaigle. Avec douceur, il effaça les larmes qui coulaient le long des joues de la jeune femme, il ne voulait pas la voir pleurer. C’était comme si elle avait abandonné même si elle lui disait tout le contraire. Orphée la serra dans ses bras pour qu’elle comprenne qu’il était là.

« Je survivrai Anthea, si tel est ton désir. L’idée que nous soyons séparés m’est juste insupportable…j’ai besoin de toi. Je te veux à mes côtés plus que n’importe qui dans ce monde de fou et celui-ci ne cherche qu’à nous éloigner l’un de l’autre. » murmura-t-il au creux de son oreille.

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Anthea continua de pleurer contre Oprhée, elle s’agrippait à la chemise du jeune homme comme s’il était son dernier rempart contre une vie de silence et de soumission. Cela saignait le cœur du Serdaigle de la voir dans cet état, qui avait pu briser une âme si belle ? Orphée caressait le dos d’Anthea pour la réconforter le temps que la douleur et la peine s’effacent. Pourquoi elle ? Il avait si mal pour son amie à l’instant, comment pouvait-elle supporter tout ça seule ? Là, dans ses bras elle ne risquait rien songea Orphée. Il ne voulait que jamais elle s’en aille, elle avait sa place dans ses bras comme elle avait sa place dans sa vie et son cœur. Orphée avait envie de faire payer ceux qui lui avait autant torturé l’esprit. Elle ne méritait pas ça, personne ne méritait ce qu’elle vivait. Elle avait besoin de lui en ce moment et il était là. Il voulait prendre le poids qui pesait sur ses épaules frêle pour quelle soit heureuse. Il faisait glisser ses doigts dans ses cheveux, si doux et laissait sa tête reposer contre son torse. Entendait-elle les battements erratiques de son cœur ? Orphée l’ignorais et pour l’instant il était trop occupé à répondre farouchement à l’étreinte désespérée de son amie, serrant la frêle forme de son corps secoué de sanglots.
Les mots qu’Anthea prononcèrent provenant d’un simple murmure eurent l’effet d’une bombe sur Oprhée. Elle n’avait pas le droit de dire cela. Elle n’avait pas le droit d’abandonner après tout ce qu’ils avaient surmonté pour être ensemble. C’était trop dur. Il ne pouvait pas imaginer une Terre qui tournerait sans sa douce Anthea. Son étreinte se resserra inconsciemment sur la jeune femme. Sous le choc il sentit tout de même le bras d’Anthea s’enrouler autour de lui. Comment pouvait-elle dire cela ? Non elle n’avait pas le droit de faire une croix sur lui. Comment il ferait sans elle ?

Sa joue contre la sienne il murmura : « Cela a toujours été ensemble ou pas du tout. Si tu pars…si je ne peux plus te voir, ma vie n’aura plus de sens, tu es ma lumière, mon espoir, mon combat, Anthea. Tu ne peux affirmer l’impossible, tu ne peux dire que je t’oublierais. Qu’arrive-t-il aux hommes qui ont perdus le sens de leur vie ? » Il laissa sa phrase en suspend, humant le doux parfum de la Poufsouffle, tout deux enlacés étroitement. Il desserra très légèrement son étreinte pour faire en sorte de se retrouver face à elle, face à ses yeux embués de larmes. Il passa délicatement sa main contre sa joue, leur visage à quelques centimètres, le regard plongé dans celui de l’autre. « Qu’allons nous faire ? Que font deux personnes comme nous quand nous savons nos jours comptés ? » Demanda-t-il, son souffle caressant les lèvres de la jeune femme.

Our time is running out

Orphée savait que ce qu’il disait était idéaliste mais il n’y avait plus que cela qui le faisait tenir pour eux deux. Lui, n’avait pas d’avenir si ce qui devait arrivé arrivait, dans le meilleur des cas ils seraient esclaves d’une communauté qui le méprisait dans le pire il serait exécuté…Orphée n’avait pas peur de mourir, c’est ainsi, il ne pourrait jamais changer cette séquelle de son agression. Quand on frôle la mort, qu’on sait que l’on vit ses derniers instants et qu’on finit par s’en sortir cela vous marque inconsciemment et la peur de la mort est lavée par le sang versé. Il devait espérer pour eux deux et c’était dur, surtout face au défaitisme d’Anthea. Il avait peur de sa réaction, il avait peur qu’elle le repousse car si elle le faisait Orphée serait alors perdu, définitivement. C’était Anthea qui lui avait redonné foi en l’humanité, elle était la première personne à l’avoir touché suite à son agression, il avait découvert la douceur et la candeur de cette jeune femme issus du même sang que celui de ses agresseurs. Il y avait encore de l’espoir et il tenait cette faible étincelle dans ses bras. Elle ne devait pas s’éteindre, jamais. Il larme lui échappa quand il entendit les mots d’Anthea. Des morts en sursis voilà ce qu’ils étaient. Car soyons sincère une vie sans Anthea n’était pas une vie plus un temps qui le séparait de la mort. Sa main contre la joue de la jeune femme, leurs lèvres si proches le jeune homme plongea son regard dans celui de la sang pur une dernière fois et murmura : «  Un jour on sera séparé par la vie, je le sais bien. Des jours sombres se profilent, mais ne te sens jamais abandonné car ce ne sera pas le cas. Tu ne quitteras jamais mes pensées. Je t’appartiendrais comme hier, comme aujourd’hui, comme demain… » conclut-il en goutant une deuxième fois en une nuit à la douceur des lèvres de la jeune femme. Ils en avaient besoin, pour se donner de la force, pour continuer à vivre ici-bas. Orphée avait besoin d’Anthea ce soir, cette nuit. Les battements de son cœur contre celui de son amie accéléraient et la douceur de ses lèvres l’enivrait comme jamais avant.