You’re late

Orphée était de bonne humeur ce matin. La rentrée à Poudlard s’était passée dans le calme et presque une semaine s’était écoulée depuis leur arrivée. Il avait du mal à réaliser à quel point le temps pouvait filer quand on avait l’esprit occupé. Il avait encore l’impression que c’était hier qu’il déposait sa valise dans sa chambre, une dernière fois pensa-t-il, assez tristement. Il ne voulait pas quitter Poudlard, il s’y sentait chez lui et en sécurité, comme au Manoir Malkin mais sans la présence oppressante de sa famille. Ici il y avait tout ses amis, les gens qu’il aimait le plus. Cette après-midi après les cours il avait rendez-vous au lac avec Amelia son amie d’enfance. Merlin qu’elle pouvait être sûre d’elle quand elle s’adressait à lui, Orphée était incapable de lui dire non. Il essayait de lui tenir tête mais elle avait toujours le dernier mot. Encore cette fois, il avait préféré qu’ils se voient un peu plus tard dans le week-end, comme samedi dans l’après-midi ou bien dimanche dans la journée mais non, elle l’avait pris dans un couloir et lui avait dit vendredi après-midi. Il n’avait même pas eu le temps de protester, non, elle était partie avant. Aussi Orphée pouvait la comprendre, ils avaient des horaires décalés car ils avaient peu de cour en commun cette année ayant choisi des voies différentes, ils n’avaient pas beaucoup de temps pour se voir. D’habitude ils passaient le plus clair de leur temps ensemble, enfin quand Orphée ne voyait pas Anthea…Dans ces cas là Amelia s’éclipsait, le jeune Serdaigle n’avait jamais vraiment compris pourquoi, pensant au fond de lui qu’ils feraient sans doute un trio du tonnerre. Il était triste de ne plus voir autant son amie d’enfance et leur rendez-vous au lac après les cours le faisait se réjouir. En effet Orphée avait besoin de se changer les idées, car il avait bien l’impression que sa douce amie Anthea l’évitait et cela l’attristait…Enfin il chassa de ses pensées son amie et quitta son dortoir pour une journée de cours bien remplie.

Quand enfin il quitta la salle de sortilèges, le jeune Serdaigle remonta à la hâte dans son dortoir, pour se débarrasser de ses affaires de classe et redescendis le plus vite possible…Il était en retard, comme d’habitude. C’était une sorte de malédiction quand il s’agissait de retrouver Amelia, il n’arrivait jamais à arriver à l’heure la laissant attendre parfois une heure, deux heures et même toute une nuit lorsqu’ils étaient plus jeunes…aussi elle était tellement butée. Orphée ce soir là lui avait promis de venir la voir après dîner mais il n’avait pas pu et Amelia l’avait attendu toute la nuit dans son jardin restant sourde aux demandes répétées de rentrer se mettre au chaud de sa grand-mère. Elle lui avait bien fait payer son retard cette fois-ci…Le jeune homme frissonna et il accélérait la cadence. Il esquiva plusieurs groupes d’élèves avant d’atteindre le lac à bout de souffle. Merlin seul le sauvait il n’avait pas oublier les souris en sucre, qui sait ? Elle serait sans doute plus clémente. Orphée l’aperçu et marcha dans sa direction, tenant par la queue une sourie en sucre et lui jetant son habituel regard désolé. Heureusement aujourd’hui il n’avait qu’une demi-heure de retard.

« Amelia je suis désolé, le cour a pris plus de temps que prévu et puis j’ai du remonter au dortoir et, et, et... »  expliquait-il à son amie tout en ne la quittant pas des yeux appréhendant sa réaction.

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Orphée trouvait cela tellement triste qu’ils se soient perdus de vue, lui et Amelia à leur entrée à Poudlard. Mais à l’époque il avait pas mal de problèmes avec les Serpentards plus vieux, il se faisait très souvent ‘chahuter’ pour ce qu’il était et il ne voulait pas attirer plus d’ennuis à Amelia qui était déjà l’une des rares nées-moldues à Serpentard. Il l’avait fait pour elle, si cela n’avait tenu qu’à lui, il l’aurait vu tous les jours au lieu de l’éviter quand elle était en présence de ses amies quand ils faisaient leurs premières années au château. Désormais c’était plus simple de se voir, il n’y avait plus d’ombre menaçante qui planait au-dessus d’eux. Orphée se fit la promesse à l’instant d’essayer de profiter au maximum de leur dernière année pour resserrer les liens de leur amitié qui lui était chère même si il le montrait peu. Et puis dans leur vie futur il serait là aussi pour elle, il ne l’oublierai pas simplement parce qu’ils n’étaient plus dans la même école ou à côté l’un de l’autre. Une amitié aussi vieille ne se refusait pas, il pouvait tout lui dire, il était incapable de lui mentir, elle lisait en lui comme dans un libre ouverte et avait toute sa confiance. Orphée ne trahirait jamais Amelia et il savait qu’elle non plus ne le trahirait jamais. C’était une amitié solide. Du moins le jeune Serdaigle en étant persuadé quand il observait son amie l’observer avec un sourire son air agacée s’envolant avec son habituel sermon. Sa rouquine saisit sans demander la permission -évidemment- et engloutit la souris avec les excuses d’Orphée. Cela le fit rire tandis qu’il reprenait son souffle, il avait pensé à en prendre tout un sac. Elle était si spontanée, si énergique que cela tranchait tant avec son autre amie Anthea, si douce, si raisonnable. Orphée les aimait fort toutes les deux mais différemment voilà tout. Il savait qu’il avait délaissé Amelia pendant ces longues années à Poudlard et il voulait s’en excuser aujourd’hui, il s’en mordait les doigts. Si la vie avait été plus simple, si il n’était pas ce qu’il était…

Puis en observant d’un peu plus près son amie, il remarqua qu’elle aussi sa respiration semblait légèrement saccadée, avait-elle aussi été en retard ? Juste un petit peu moins que le jeune homme ? *la vicieuse, elle me le paiera* pensa-t-il en toujours un sourire amusé. Il n’avait pas vu le geste de son amie venir, elle le prit brusquement dans ses bras et déposa un baiser sur sa joue. Cela eu pour effet de surprendre le jeune garçon, il la savait tactile, il avait d’ailleurs quelques mauvais souvenirs d’avoir du faire semblant lors d’une de leur soirée d’avoir à jouer son petit ami car un autre élève l’avait dans la vue mais qu’elle ne l’aimait pas. Cela avait eu pour effet de créer pendant quelques mois une période de froid entre lui et Anthea mais au bout d’un compte cela leur laissait de sacré souvenirs. Il rendit brièvement son étreinte à Amelia et l’observa avec un léger sourire de son regard malicieux. Il l’observa s’installer de nouveau contre son arbre, avant de venir la rejoindre et s’asseoir à ses côtés. Elle lui demanda comment s’était passé ses vacances avec un sourire désarmant qu’elle n’offrait pas à n’importe qui. Le jeune garçon sentit flattée qu’elle lui offre un tel sourire et fit mine de réfléchir avant de lui répondre   «  Hmm, eh bien j’ai passé la plupart de mon temps au manoir Malkin avec mes cousines, mes tantes et la mère Malkin…Avec l’âge elle ne s’adoucit pas je peux te l’assurer ! J’ai passé deux trois jours avec ma mère avant qu’elle ne reparte pour son travail. Ah ! Et je suis partie en Écosse avec Anthea toute un semaine. Je t’ai envoyé une lettre mais j’ai bien peur qu’Idris n’en ait encore une fois fait qu’à sa tête…Et toi alors ? Qu’as-tu fait ? » dit-il impatient de savoir ce que sa merveilleuse amie avait bien pu vivre pendant ses vacances, avec son caractère de feu il était sûre qu’elle devait avoir fait des choses extraordinaires. Amelia était son courageuse et solide…Il l’observait toujours de son regard complice.

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Orphée savait qu’en évoquant ses vacances avec Anthea cela déplairait à son amie mais il préférait lui dire la vérité plutôt qu’elle ne l’apprenne pas quelqu’un d’autre. Et puis le jeune homme était un très, très mauvais menteur encore plus quand il s’agissait de mentir à Amelia. Elle avait des yeux verts perçant qui passaient Orphée au rayon-x quand la jeune femme avait des soupçons quant à la véracité des propos du Serdaigle. Et lui dans ce genre de cas perdait complètement ses moyens, c’était particulièrement drôle à voir. Orphée la vit déglutir péniblement et compris sans même le vouloir que l’évocation de sa douce amie l’irritait , il nota mentalement de lui demander pourquoi était-elle aussi frustrée à chaque fois qu’il parlait d’elle. Pourtant Anthea ne lui avait jamais rien fait ?  Du moins il n’en avait jamais entendu parler si c’était le cas. Enfin il pouvait comprendre que le fait qu’il soit parti en Écosse sans elle pouvait l’énerver mais une drôle d’idée lui traversa l’esprit et il était sûre que celle-ci ferait vite oublier à la Serpentard le sentiment d’être délaissée. Il écouta la jeune femme qui lui parlait de ses vacances et ne put s’empêcher de ressentir un pincement au cœur. Elle n’avait pas du passer un été aussi sympathique que le sien comme il l’avait pensé dans un premier temps. Un silence mal à l’aise s’installa entre les deux avant qu’Orphée ne se lève un sourire amusé sur les lèvres. Il avait bien l’intention de se faire pardonner son absence de ces dernières années. Il lui tendit la main pour qu’elle quitte ce maudit arbre et lui lança un regard malicieux : «  Tu sais quoi Amelia, je trouve que je t’ai bien trop délaisser ces dernières années ! Je suis un horrible ami d’enfance et si je n’étais pas moi je me détesterais ! Alors je te propose, pour me faire excuser, que je partirais avec toi à chacune des vacances scolaires ou tu voudras ! L’Ecosse ! L’Egypte ! La France même ! » dit-il en l’entrainant vers le lac.

Orphée était heureux et savait que ce qu’il venait de dire allait remonter un peu le morale de sa vieille amie. Au fond ils étaient du même sang elle et lui, les autres ne pouvaient pas comprendre ce qu’ils vivaient. Même si cela lui faisait mal au cœur, Anthea ne venait pas du même monde que le leur. Il soupira à cette pensée, si Il venait au pouvoir ce n’est pas sa douce amie de Poufsouffle qui sera là pour le soutenir mais bien Amelia. D’ailleurs il voulait lui confier qu’il se battrait pour ses droits si les mangemorts venaient à prendre le dessus un jour ou l’autre. Il voulait trouver en son amie une alliée, un soutient qu’il ne trouverait nul part ailleurs. Il l’entraina vers le lac et puis s’arrêta juste au bord avant d’admirer la beauté du domaine du château. Il prit une grande bouffée d’air puis se tourna vers son amie au sang chaud : « Je n’arrive pas à croire que nous ne reviendront plus ici à la fin de cette année. J’ai l’impression que c’était encore hier que nous arrivions en canots sur ce lac… » lâcha-t-il sur le ton de la confidence attendant une réponse de la part de son amie.  

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Poudlard, quel endroit merveilleux pensa Oprhée tandis qu’il contemplait silencieusement le lac noir en compagnie de sa merveilleuse et téméraire Amelia. Il ferma les yeux un instant, un sourire paisible sur ses lèvres. Il aurait aimé rester plus longtemps qu’une seule et dernière année dans ce lieu magique. Le Serdaigle avait si peur de ce qui l’attendait en dehors de ces murs qu’il préférait ne pas vraiment y penser, il préférait fermer les yeux comme maintenant et profiter du murmures des élèves que l’on entendait au loin, des oiseaux des oiseaux qui chantaient et de l’écrasant silence entourant le lac. Cette harmonie lui permettait de trouver le calme et la sérénité, ici à Poudlard il n’avait pas peur et ce lieu de calme il savait qu’il saurait trouver le force de le défendre si un jour on venait à l’attaquer. Orphée rouvrit ses yeux qui brûlaient de cette éternelle détermination qui lui était bien particulière. Après sa confession il ne pensait pas avoir de réponse de la part de son amie qui depuis avait posé la tête dans le creux de son épaule comme elle le faisait quand il n’était encore que des enfants et cela fit sourire tendrement Orphée. Amelia était la sœur qu’il n’avait jamais eu, même si il était entouré majoritairement de femmes au Manoir Malkin il n’avait jamais tissé de liens aussi fort avec l’une de ses cousines qu’avec Amelia. Il la laissa faire comme avant son agression sans mouvement de recul qu’il aurait sans doute eu avec une autre personne. Tout ceci était grâce à Anthea, s’il pouvait désormais être touché car pendant une longue période après son agression il rejetait toute forme de tendresse, le traumatisme étant encore trop grand. D’ailleurs il était étonné que cela ne surprenne pas son amie d’enfance qui avait vécu à ses côtés cette période dur de sa vie. C’était à partir de ce moment là qu’elle avait commencé à être très protective envers lui et désormais il réalisait pourquoi la verte et argent évitait ou du moins préférait l’esquiver dans les couloirs. Puis à son grand étonnement Amelia les sortit de leur paisible contemplation en lui confiant qu’elle le voyait bien professeur d’astronomie ici…

Oprhée pensa que c’était une drôle d’idée mais que ça ne l’étonnait pas qu’elle y ait pensé. Sachant que toute son enfance il avait bassiné son amie avec sa passion, il lui avait tout appris, toute expliqué, il l’avait même laissé utiliser son télescope personnel, personne d’autre à part elle y avait touché. Même les elfes de maison du manoir n’y touchait, Orphée l’entretenait lui-même et s’en occupait toujours avec soins. Le Serdaigle adorait apprendre de nouvelles choses aux gens, il était très pédagogue et en effet pouvait envisager de devenir enseignant. Orphée fit un clin d’œil à sa complice: « Professeur ici ? Pourquoi pas ? De toute façon je ne pourrais avoir pire élève que toi. » lâcha-t-il malicieux en lui ébouriffant amicalement ses cheveux de feu. « Sinon je pensais aussi tenter la médicomagie, je ne sais pas trop, enfin dans les temps qui court on ne peut pas vraiment se permettre de penser au long terme… » conclu-t-il un peu plus sérieusement. Suite à cela Amelia se détacha d’Orphée pour s’avancer plus près de la berge. Ses cheveux roux volant au vent Orphée se surpris à l’observer avec douceur, elle avait drôlement grandit son Amelia, elle était devenu une femme pleine de vie et de vigueur et sans vraiment l’admettre Orphée avait toujours admirer Amelia pour cette même détermination qui brûlaient dans leurs prunelles. L’un comme l’autre avait quelque chose à prouver dans ce monde et rien ne pourrait les arrêter cela se voyait. L’eau que lui envoya Amelia le sortit de ses pensées et un peu choqué par l’audace de son amie et sa question tombée vraiment à point le jeune homme s’approcha de la verte et argent un sourire moqueur aux lèvres. Il enleva ses chaussures puis ses chaussettes et alla rejoindre Amelia près du bord. Ni une ni deux il la souleva du sol et avança un peu plus dans le lac mouillant le bas de son pantalon mais il s’en contrefichait. Le Serdaigle la tenait dans ses bras au dessus de l’eau prêt à tout moment à la lâcher. « Je me posais justement la question, tu veux justement qu’on expérimente ton hypothèse ? » dit-il amusé.

You’re late

Ils riaient, Orphée était désormais aussi trempé que la jeune femme. Son uniforme pesait lourd sur lui et il décidait d'enlever sa chemise pour être plus à l'aise. Sans aucune gêne il la jeta sur Amelia, puis quand même par instinct de survie il jeta un coup d'oeil pour voir si quelqu'un étaient en mesure de les voir. Par Merlin, deux trois premières années les observaient de loin interloqués mais il n'y avait pas de quoi fouetter un chat. Ils étaient assez éloignés du château au bout du compte mais cela leur permettait d'avoir une vue imprenable sur leur école et second foyer. Étrangement Orphée appréciait la sensation du vent frais sur son torse nu et ruisselant, cela le fit légèrement frissonner. À première vue on ne se doutait pas qu'il pouvait être musclé, même s’il faisait du Quidditch sa démarche dégingandée et son air maladroit faisait plutôt bien illusion. D’habitude le jeune homme ne se sentait pas à l’aise sans vêtement, même après les entrainements de Quidditch il préférait se changer et se laver une fois retourné au dortoir seulement, aussi avec le soleil on pouvait voir apparaître sur son torse et dans son dos les cicatrices que lui avait laissé sa rencontre avec les pro-voldemort. Il n’aimait pas parler de cette agression, même avec Amelia, d’ailleurs elle devait être la seule à savoir ce qu’il s’était vraiment passé. Orphée n’en avait jamais parlé à Anthea, surtout pas à Anthea, lui répétait une petite voix dans sa tête. Il ne voulait pas la secouer avec plus de problèmes qu’elle n’avait déjà. En repensant à la jeune femme son esprit s’assombrit, elle l’évitait en ce moment et cela le rendait triste de ne pouvoir voir sa douce amie. Elle était si…si Anthea. Orphée esquissa un sourire idiot, l’air absent. Cela lui valut de recevoir à nouveau sa chemise en pleine tête, alors il la jeta dans l’herbe et saisit Amelia par la taille pour la jeter plus loin dans le lac.
Après s’être débarrassé de la rouquine il s’extirpa de l’eau avant que celle-ci ne puisse tenter quoique ce soit d’autre et se laissa tomber dans l’herbe. Étrangement il se mit à rire, car il était heureux après tout, que la vie quand on était aimé pouvait être si douce et si légère malgré tout ce que l’on pouvait nous infliger alors Orphée sur l’herbe en pantalon seulement riait à gorge déployé et cela ne s’arrangea pas quand il vit Amelia complètement trempé, ses cheveux lui tombant devant le visage. Il riait tellement qu’il se tenait les côtes. Le jeune homme se moquait des représailles, il profitait juste de l’instant et cela faisait tellement du bien.