Encore une journée qui se déroulait plutôt bien, je ne pouvais rien demander de plus. Tout le monde me connaissait souriante et amusante, mais j’ai moi aussi mes moments lugubres, ces moments que je déteste et où je me force à rester seule pour ne pas me montrer déprimante et que mes camarades gardent cette image radieuse et joyeuse de moi. Mais aujourd’hui je n’étais pas en proie à cette déprime qui me rattrapait parfois à mon insu et je comptais en profiter.

Je quittais donc mon dernier cours heureuse, prête à savourer cette fin de journée comme il se doit. Mais voilà qu’au détour d’un couloir je percutais quelqu’un. Typique. J’étais toujours comme ça, tête-en-l’air, à me mettre dans des situations difficiles. Que voulez-vous, je suis curieuse et du genre à me jeter sans trop réfléchir ni faire trop attention, ce n’était donc pas rare que je bouscule par mégarde quelqu’un. Mais d’ordinaire on en rigolait plus qu’autre chose…

Je me redressais en me frottant le front pour rabaisser les mèches de ma frange. Tandis que l’autre, un garçon, se mit à râler. Vu sa manière de le prendre il ne pouvait s’agir que d’un Serpentard, loin d’être les plus agréables de cette école… En me reculant, je pus voir ce contre quoi m’avait heurté et le vert et l’argenté de la cravate pendant au cou du jeune homme certifia ce que j’avais supposé. Mais cette voix était loin de m’être inconnue… Oui ce ton grave perçant et dur, je le connaissais que trop bien.
Je relevais la tête alors que j’allais m’excuser et reconnu le visage contrarié de Midnight. Les traits durs et froids, les sourcils froncés, une mou désagréable et mécontent. Je pensais qu’il était loin d’être de bonne humeur et que j’avais mal choisi mon jour pour lui rentrer dedans… Je ravalais alors mes excuses et me contenta de dire :

« Ah, ce n’est que toi. »

Il me reconnut lui-aussi et se mit en rogne, sifflant d’un ton accusateur mon nom. Comme je n’aime pas quand autrui prononce ainsi mon nom ce n’est jamais agréable et malmène mon oreille que j’entrepris de masser en soupirant. Je le laissais parler après tout avec Midnight j’étais habitué à ce qu’il prenne ce ton avec moi. Comme je l’avais pensé, aujourd’hui n’était pas son jour alors le voir pousser sa gueulante ne m’étonnait pas. Voilà que les piques fusaient et tandis qu’il se lançait dans leurs énumérations je bougonnais :

« Oui je suis distraite et alors, au moins moi je suis agréable. »

Quand je pense que j’avais faillis m’excuser, j’avais bien fait de m’abstenir, à part le faire se sentir supérieur et m’insulter de plus belle ça n’aurait rien arrangé. Il commença alors à la détailler de la tête au pied. Je détestais quand il faisait ça, c’était agaçant. Puis je soutenais son regard.

« Satisfait ? »

Apparemment non. Il commença à me faire une remarque sur ma coupe et j’eus un grand sourire. Je me moquais royalement que l’on me fasse la moindre remarque sur mon apparence ou physique, tant que moi je m’aimais comme j’étais rien d’autre n’avait d’importance, je ne me levais pas le matin pour plaire aux autres mais pour être moi-même. Je jouais avec une de mes mèches avant de la laisser retomber avec les autres et de rétorquer d’un air amusé :

« Ecoute Midnight, je ne me suis pas coiffée pour toi donc tant mieux si ça ne te plaît pas, ce n’était pas le but. Sinon j’aurais sûrement tenté de copier ta coupe, mais non merci je n’ai pas envie d’imprégner mes cheveux de tonnes de gel… »

Ajoutais-je en regardant avec intensité ses cheveux en fronçant les sourcils pour essayer de comprendre comment il parvenait à ce résultat. Certes j’exagérais, il ne semblait pas utiliser tant de gel que ça, mais j’étais toujours du genre à exagérer lorsqu’on s’en prenait à moi sans raisons valables.

Au fond, je savais bien que Midnight pouvait aussi se montrer complétement différent, agréable, protecteur et sympathique. J’avais été surprise de découvrir cet aspect de sa personnalité et ça avait changé mon opinion sur lui, un visage et regard doux, se montrant parfois même attentionné, complétement différent de ce qu’il laissait transparaître de sa personnalité d’ordinaire. Certes il pouvait aussi se montrer aux antipodes de la jovialité, comme c’était le cas aujourd’hui. Mais il y avait souvent une raison voilà pourquoi j’étais persuadé que sa journée était loin d’être aussi sympathique que la mienne.

« Tu t’es levé du mauvais pied ou quoi ? »

Il me confirma qu’en effet il n’était pas de bonne humeur, oui ça se voyait et je remuais le couteau certainement dans la plaie. Mais j’étais une grande curieuse, il devait bien le savoir après sept années, puis si c’était Midnight pour le coup j’insistais même dans sa mauvaise humeur.

« Tu as vu ? J’en suis plutôt fière, ajoutais-je sans relever avant de reprendre, Alors, qu’est ce qui a bien put te rendre aussi bougon ? Ton fan club a diminué ? Tu n’as pas eu de scones au petit-déjeuner ? »

Ajoutais-je avec un ton maternel exagéré. Oui Midnight était le genre de garçons qui plaisait malgré son mauvais caractère aux jeunes étudiantes, pourtant il n’était pas des plus agréable avec elles, c’est à croire qu’elles aiment se faire maltraiter parfois… Mais je ne pouvais m’empêcher de penser que si elles connaissaient son autre facette alors elles ne le lâcheraient vraiment plus. Mais je n’étais pas du genre groupies c’est pour ça que je ne pus m’empêcher de pouffer lorsqu’il me dit le résultat qu’il y aurait eu si j’avais voulu me faire belle pour lui.

« Ne rêve pas Midnight, tu me connais assez bien pour savoir que c’est loin d’être mon style. »

C’est à ce moment-là qu’il eut un petit sourire qui me fit moi-même en esquisser un. Même si d’apparence on semblait seulement être un Serpentard et une Serdaigle s’envoyant des insultes au détour d’un couloir au final on restait ces deux personnes qui s’étaient connus il y a si longtemps et qui aimaient se taquiner de temps à autres. Après tout sinon qu’est ce qui aurait empêché le Serpentard de continuer sa route après avoir craché son venin ?

Il me demanda alors par la suite où j’allais de nouveau sans oublier sa douce courtoisie. J’eus un petit sourire en coin en croisant mes bras en répondant d’un ton plein d’assurance :

« Fuir ne fait pas parti de mon vocabulaire ! »

Il était vrai qu’il y avait presque rien qui m’arrêtait, curieuse et casse-cou je me jetais tête baissé dans l’action même si parfois j’en pâtissais, oui j’en restais une élèves de 17 ans qui plus ai une fille de petite taille et pas des plus musclées et ma curiosité m’avait déjà coûté mais ce n’est pas pour autant que j’avais tourné une seul fois le dos aux difficultés. Après tout il n’y que comme ça que je me renforcerais et que je pourrais vaincre ma vrai peur. Je secouais la tête pour chasser ses pensées et répondis à la suite des questions du garçon :

« Où je vais ne te regarde aucunement non ? Mais disons que comparé à vous les reptiles qui vous terrez dans les cachots humides et froids je comptais profiter du toit de la tour à la meilleure exposition, d’ailleurs si tu veux bien m’excuser. »

Mais elle ne comptait pas partir comme ça, ce n’était pas son genre alors elle rassembla toute sa force dans ses bras fins et poussa Midnight :

« Oups ! Une fois encore je ne t’avais pas vu, faut croire que tu es dur à remarquer ! »

Ajoutais-je avec un petit sourire en coin. Elle savait qu’elle faisait gamine, mais elle l’était parfois et s’en amusait toujours beaucoup.

Je ne pus m’empêcher d’esquisser un petit sourire en l’entendant rire, même si au départ notre relation était plutôt froide j’étais contente de l’évolution qu’elle avait prise. Il y a six ans je n’aurais jamais pu le faire rire ainsi, à vrai dire, je ne savais même pas qu’il savait rire à cette époque ! Puis quand on avait fini par se rapprocher et que j’avais découvert cette autre facette du froid Yeaxcley ma vision de lui avait changé.

C’était vrai qu’il avait du charme mais niveau caractère on repassera ! Pourtant il avait bien des jeunes filles qui l’admirait en secret et qui s’extasiaient quand il leur adressait un regard ou une parole… Même si c’est un regard noir ou encore des paroles empli de froideur… Peut-être que ce sont des masochistes…?

Mais je n’étais pas allé vers Midnight pour ses beaux yeux, non, c’était pour m’opposer à lui encore et encore et je suis contente de l’avoir rencontré et de le connaître un peu plus que ces filles car il s’avére qu’au fond, même s’il ne le montre pas, il n’est pas si froid et dur que cela.

« Oh ça je ne m’en inquiète pas ! »

Ajoutais-je en haussant les sourcils. Combien de fois avais-je eut l’occasion de croiser ces jeunes filles de tout âge qui observaient en secret le Serpentard, combien d’entre elles pensaient bêtement tout savoir sur lui, mais je le savais surtout car nombre de fois elles m’avaient jeté des regards noirs pour oser le taquiner ou lui adresser la parole, elles m’avaient bien fait rire en me disant qu’il fallait que je cesse de faire mon intéressante devant lui. Ah, ce genre de filles me fatigue tellement, mais en même temps elles me réconfortent, elles sont l’image même de ce que je ne suis pas et ça, j’en suis sacrément fière.

J’eus un petit sourire à ses paroles, je savais très bien qu’il n’était pas le genre de personne à déballer sa vie et ses problèmes au premier ‘ça va ?’ il était secret et c’est en ça que je trouvais que l’on ressemblait, car oui je ne me montre jamais avec un air triste ou déprimé afin d’éviter moi aussi de parler de mes soucis. Un air froid ou un sourire peuvent cacher tant de choses. Je me tapotais alors le menton en faisant semblant de réfléchir :

« Mmh… Oui je pense que je vais pouvoir largement me contenter de ça. »

Je partais dons sans omettre de le pousser pour l’écarter de mon chemin, avançant dans le couloir, sachant très bien qu’il n’en resterait pas là. Après tout nous étions comme ça, nous nous cherchions en continu et chacun voulait avoir le dernier mot. Et aujourd’hui n’échappait pas à la règle. Alors que j’avançais les bras croisés j’eus un petit rire en l’entendant reprendre la parole. Il comptait lui aussi prendre l’air, après tout je l’avais déjà à de nombreuses reprises surpris en train de profiter des toits de la tour d’astronomie dans ce but, s’échappant ainsi de la froideur des cachots. J’allais me retourner pour répliquer mais il était déjà à mes côtés et je levais les yeux au ciel tout en haussant les épaules. Puis j’ajoutais en poussant un petit soupir :

« Ah… moi qui voulait passer une bonne journée au soleil, voilà que je me coltine ta personne… »

Mais bien que je fasses en sorte de paraître déçue je ne le suis pas en réalité, il est vrai que je m’entends bien avec le Serpentard malgré les apparences, et je suis toujours assez contente de papoter avec lui, même si ces conversations sont assez souvent ponctuées de vannes et autres moqueries.

Nous marchions désormais côte à côte avançant doucement dans les couloirs de Poudlard encore rempli d’élèves qui nous jetaient des coups d’œil curieux, se demandant comment un Serpentard et une Serdaigle pouvaient se balader ainsi avec le sourire sans se lancer de dures injures et des regards haineux. Mais je n’étais pas du genre à porter une grande intention à ce que pensent les autres, j’étais bien trop prise par ma conversation avec Midnight. Je réprimais un petit rire lorsqu’il se dit être la personne la plus intéressante de Poudlard, penchant la tête sur le côté et fronçant légèrement mes sourcils j’ajoutais :

« Euh… C’est bizarre, mais j’ai comme un doute sur la véracité de cette phrase Midnight… »

Le Serpentard passa ensuite son bras autours de mes épaules, je regardais son bras avec un petit sourire, c’était rare de voir ainsi agir Midnight après tout il savait se montrer froid, brute et maintenant une certaine distance avec autrui, mais j’aimais l’idée qu’il ne soit pas ainsi avec moi. Je m’amusais à essayer de pousser sa main en faisant plusieurs pression de mon index mais il ne semblait pas vouloir enlever son bras alors j’ajoutais d’un air ronchon :

« Et je ne suis pas un accoudoir Yeaxcley ! »

Je sentais que certains de nos camarades s’étaient mis à chuchoter sur notre passage, ce geste ne devait pas leur plaire mais je savais bien que ce n’était pas ce qui allait gêner Midnight, le regard des autres l’importait peu, il aimait faire ce qu’il souhaitait et se moquait bien de déranger. Mais c’était surtout qu’il savait à quel point cela pouvait m’énerver qu’il joue ainsi avec moi, après toutes ces années il avait fini par deviné ce qui pouvait m’embêter le plus et s’en amusait bien. Je devais avouer que ce petit jeu ne se laissait jamais envahir par la lassitude, au moins avec Midnight je savais que j’allais avoir de quoi m’occuper et m’amuser, beaucoup s’amusait à m’enquiquiner mais ce n’était pas comme Midnight, lui avait un caractère bien à lui qui le rendait en effet plus intéressant même s’il pouvait rêver avant de me l’entendre le lui dire.

Midnight reprit la parole cette fois pour se jeter des fleurs, m’exposant les raisons qui le poussait à penser que je ne pouvais passer qu’un bon moment en sa présence. A chacune de ses énumérations j’ajoutais un haussement d’épaules ou levait les yeux au ciel.

« Attends, laisse-moi réfléchir, je pense que Mimi Geignarde peut te battre pour ce qui est de la conversation… »

Ajoutais-je avec un sourire moqueur. Me désignant par la suite les curieux et autres élèves qui nous regardaient d’un air sévères je jetais à mon tour un coup d’œil à ces personnes tout en écoutant ce qu’il ajoutait. Il était vrai qu’ils avaient l’air ridicules de nous fixer ainsi comme si nous étions des bêtes de foires, où comme si nous nous trimbalions avec des scroutts à pétard sur la tête… Je chuchotais alors à Midnight :

« Si tu veux mon avis c’est plutôt nous qui leur faisons peur… Enfin nous, moi je fais peur à personne ! »

Ajoutais-je avec un air toute contente. Il était vrai que je m’entendais avec beaucoup de monde, mis à part bien sur une grande majorité de serpents mais bon ce n’était pas quelque chose qui m’embêtais tout particulièrement.

« Ensoleiller, ensoleiller, c’est marrant mais il fait encore trop sombre à mon goût je pense que tu as surévalué tes capacité mon petit Midnight. »

Ajoutais-je en hochant de la tête, en effet nous étions encore dans les couloirs et arrivions dans l’escalier de la tour, bien que les regards accusateurs des autres ne me gênaient pas j’avais par contre bien envie d’arriver au sommet pour pouvoir enfin apprécier les rayons du soleil après cette journée de cours ! Rien de tel pour finir en beauté une telle journée. D’ailleurs je fus assez contente de sentir Midnight plus à son aise, tandis que notre conversation avait commencé sur un ton dur et sévère il s’était rapidement adoucit et ses piques se faisaient moins sèches. Il alla même jusqu’à me demander comment c’était passé ma journée. En grande pipelette que je suis sa question me décrocha un sourire alors que je me lançais dans mon récit tout en m’amusant inconsciemment à rejouer avec sa main :

« Bien que le premier cours de ce matin ai été animé par ce vieux serpent coincé semble perpétuellement constipé de Rogue, aujourd’hui était une superbe journée ! J’ai failli me faire attraper par Chourave lorsque j’ai voulu montrer mes photos de vacances aux jumeaux Wesley donc ça a un peu animé le cours, puis j’étais trop fière quand j’ai réussi à faire le sortilège du Lapifors ! »

Je parlais avec entrain comme à mon habitude, rigolant en me souvenant du regard sévère que m’avait lancé Rogue quand j’étais arrivé en dérapage dans les cachots pour ne pas être en retard, ou encore en me remémorant la tête rouge du professeur Chourave lorsqu’elle tentait de percer la vérité quant à la raison de nos piaillements à son cours puis j’eus cet air faussement fier avec lequel j’aimais joué en parlant du Lapifors. D’ailleurs je levai les yeux vers Midnight :

« Si tu veux je peux te faire une démonstration, ta baguette contre un joli lapin tout mignon ça te dit ? »

Nous montions à présent l’escalier en colimaçon permettant d’accéder au sommet de la tour d’astronomie. Combien de fois m’étais-je amusé à essayer de les monter en courant, ou encore en montant les marches quatre par quatre et avais fini essoufflé avant la fin? J’avais beau être sportive c’était une tour immensément haute… Mais avec Midnight qui me parlait et me distrayait la montée paraissait plus rapide. Les regards des autres se faisaient toujours par moment insistant mais je n’y prêtais plus attention, primo j’étais loin de m’intéresser à leurs avis, deuxio j’avais le regard fixé vers le sommet de la tour impatiente de sortir du château.

Ce fut quand je lui fis la proposition de lui troquer sa baguette magique contre un petit lapin que Midnight ria de nouveau. De nouveau cela attira les regards ronds et les airs ébahis des élèves. J’avais très certainement dû faire la même tête lorsque je l’avais entendu rire ainsi pour la première fois, voir peut être même pire… Je suis toujours du genre à exagérer, extraverti aussi bien dans ma manière d’agir que dans mes expressions. Je croisais le regard noir de jeunes filles de Serpentard qui ne semblaient d’une part pas apprécier que je sois aussi proche de leur camarade et d’autre part qui avaient beaucoup de mal à digérer le fais qu’il rit avec moi, je me contenter de leur tirer la langue tandis qu’elles piaillaient entre elles jouant de nouveau avec la main de Midnight pour les faire rager. Que voulez-vous, j’allais pas non plus les laisser mes regarder hautainement et baisser la tête, j’allais pas non plus m’éloigner du garçon pour leur petit plaisir. Ce genre de fille m’insupportait et je me faisais toujours un plaisir de les taquiner.

On finissait de les dépasser quand Midnight répondit à ma proposition de lui faire adopter un lapin mignon tout plein. A sa première question je pris un air pensif, certes c’était une question rhétorique je le savais très bien, le ton employé par Midnight m’y confortait et je le connaissais assez bien pour savoir qu’un lapin n’aurait aucun effet sur lui… Quoique… Il était plein de surprise…

« Hé qui sait ! Comment ne pas être attendri devant un petit lapin tout mignon, tout boule de poil, tout doux, avec ses longues oreilles et ses grands yeux ?! Surtout si je le fais rose ! Ou bleu ! Ou arc-en-ciel !! »

Ajoutais-je en me laissant bercer par mon enthousiasme et surtout mon imagination, mes yeux pétillant devant l’image que je me faisais de ce petit lapin adorable. Je me promis de tenter sur un objet le plus rapidement possible mais fut rapidement sortie de mon petit monde imaginaire lorsque la suite des paroles de Midnight me parvinrent. Je me stoppais nette.
Je relevais la tête vers lui, lui jetant un regard noir, les lèvres pincées et les sourcils froncés. Puis je croisais les bras, comme une enfant qui boude, car tout le monde le sait je suis une vrai gamine, même au niveau de la taille je suis restée petite, mais du point de vue de mon caractère c’était encore plus flagrant. Je bougonnais alors :

« C’est méchant, c’est horrible ce que tu dis, tu peux pas faire du mal à un petit lapin tout mignon c’est pas possible. Puis tu peux pas dire ça sur les lapins, c’est vilain. »

Puis je me secouais une idée me venant à l’esprit. Je poussais son bras pour me libérer de son étreinte et avec un sourire en coin montais deux-trois marche pour être un peu au-dessus de lui. Je tendais mon bras d’un air sévère vers sa tête. Puis j’ajoutais avec un sourire amusé :

« Tu n’aurais pas dû dire ça, je vais faire une armée de lapin qui te feront regretter d’avoir prononcé de telles atrocités sur eux. Ça t’apprendra, vilain ! »

Alors que je lui lançais le vilain avec un petit rire, j’appuyais sur son nez avant de filant dans les escaliers, parcourant les quelques marches qui menaient à la porte donnant sur l’extérieur, m’amusant à chantonner que les lapins auront un jour leur revanche sur le Serpent. J’arrivais enfin au sommet et me dépêchait de sortir à l’extérieur un grand sourire aux lèvres. Un petit vent doux vint ébouriffer mes cheveux mais je n’y fis pas attention, avançant jusqu’au bord et me penchant contre la rambarde avant de crier avec un grand sourire appréciant plus que tout ces rayons chauds de fin d’après-midi :

« Soleil !! »

Après avoir émis quelques menaces à l'encontre de Midnight je me pressais de rejoindre le sommet de la tour pour respirer l'air frai tant attendu. Le Serpentard ne tarda pas à me rejoindre et semblait lui aussi apprécier le fait de s'être extirpé de la bâtisse. Je regardais l'étendu qui s'offrait à nous, le château et ses nombreuses tours qui morcelait le paysage, puis le parc entourant le lac avec quelques élèves qui y trainaient encore profitant de la fin des cours. Bien que cela fasse sept années que je contemple cette vue je ne m'en lassais toujours pas et étais toujours aussi époustouflée par la beauté de l'endroit. J'écoutais ce que rajoutais Midnight quand à mes petites menaces, j'eus un sourire:

"Fais le malin, tu verras de quoi les lapins en colère sont capables!"

Ajoutais-je en lui jetant un coup d’œil amusé avant de regarder de nouveau le paysage. Le soleil se dirigeait lentement en direction de l'horizon et baignait d'une superbe couleur le château et ses alentours. Je m'écartais de la barrière et avançait, la caressant d'un doigt continuant de contempler la vue me perdant doucement dans mes pensées, un léger pincement au coeur en pensant que c'était ma dernière année... Bien que j'étais pressée d'en finir avec les études pour venir à bout de celui qui hantait mes nuits depuis si longtemps il n'empêchait que j'avais vraiment été heureuse ici, j'avais fait de superbes rencontres et ne voulait pas que tout cela cesse. Dans mon avancée je finis mon tour de la tourelle et rejoins alors Midnight.

M'adossant à la barrière je lui jetais un nouveau coup d’œil, le serpentard semblait plus tranquille et serein qu'au début de notre entrevue. J'étais à présent plus à l'aise avec ce changement de comportement dont il pouvait faire preuve et préférais grandement le voir souriant. C'était un jeune homme bien mystérieux, il m'avait apprit qu'il ne fallait pas mettre tous les Serpentards dans le même sac, que bien qu'une grande majorité jouent les pourritures et les sans-cœurs, certains d'entre eux en avaient tout de même un. Il suffisait de creuser un peu pour briser leur carapace.
Je ne savais pas trop comment je m'en étais sortie pour parvenir à briser celle de Midnight mais je ne le regrettais en rien et cette pensée me fit sourire. Puis je repris:

"ça va tout de suite mieux une fois qu'on a prit l'air n'est-ce pas?"

Je suivais la forme circulaire de la tour d’Astronomie laissant mon regard se perdre pour profiter pleinement de la tranquillité de l’endroit et laisser aussi un peu de calme à Midnight. Je savais être une vrai pile, toujours souriante, toujours à faire mille et une choses en même temps, mais moi aussi j’avais besoin de mes moments de calme, de me poser et de profiter de ces petits bonheurs tout simples. Je fis rapidement le tour, appréciant la petite brise et les couleurs de cette fin d’été. Puis je revins vers Midnight et eu un petit sourire en voyant que lui aussi semblait plutôt apaisé par l’endroit. Je m’accoudais à la barrière, opinant à mon tour lorsqu’il ajouta qu’en étant dans un tel endroit il était impossible de succomber à la colère. C’était bien vrai, à moins de ne vraiment pas être sensible à la beauté de l’endroit il était impossible d’être mal dans un tel endroit. C’était une échappatoire lorsque l’on se sentait mal, un endroit qui permettait de se sentir un peu seul au monde lorsqu’on en avait besoin.

Puis il me posa la question tant redoutée, du moins celle à laquelle j’avais toujours évité et j’en étais bien contente. J’avais toujours préféré me montrer joyeuse et pas déprimée, j’étais un peu surprise que Midnight me pose la question, je ne m’y étais pas attendu et après un  court moment j’affichais de nouveau un sourire taquin, plissant les yeux d’un air soupçonneux :

« Bin dis donc… Monsieur Yeaxcley s’interroge sur ma petite personne ? Tu es sûr que ça va ? »

Ajoutais-je avec un petit rire.  Je savais que je me cachais un peu derrière mes sarcasmes, mais je cessais ensuite de rire et refis face au paysage avec un sourire :

« Je pense que je vois cet endroit de la même manière que beaucoup d’autre. Tu sais j’ai peut-être l’air du genre hyperactive ou je ne sais quoi mais moi aussi j’aime bien avoir mes petits moments de calme et là, ajoutais-je en montrant la tour avec un sourire, là on est toujours bien. »

Tout le monde voyait Midnight de la même manière, certes un mec plutôt mignon et craquant mais surtout froid, secret, distant et silencieux, ne parlant que pour remettre quelqu'un à sa place. Au départ, je le voyais moi aussi de cette manière, mais à force d'insistance, de chamailleries et autres moqueries, j'ai découvert le Midnight auquel je fais face aujourd'hui, qui m'avait intrigué car il cachait lui aussi son jeu, lui aussi avait une personnalité plus discrète qui le montrait à sa vraie valeur.

J'eus moi aussi un petit rire lorsqu'il s'écria qu'il devait forcément aller mal pour s'inquiéter de la sortes pour les autre. Mais bien qu'il agisse ainsi, je savais qu'il était du genre à se soucier des autres, du genre à savoir s'inquiéter quand ses proches en avaient besoin et son sourire me le certifia comme il dévoilait la douceur dont Midnight pouvait faire preuve, sourire qui m'avait rassuré en me certifiant qu'il n'était pas un autre Serpentard noyé dans son égoïsme, mais un gars comme les autres avec sa part de secrets.

Lorsqu'il m'avoua bien se douter que je ne sois pas hyperactive en continue, j'eus à mon tours un petit rire, puis j'écoutais avec attention ce qu'il ajouta à la suite, opinant à ce qu'il disait. Il me parla beaucoup et je ne l'interrompis pas, l'écoutant attentivement, sachant que si je prenais la parole alors je n'aurais plus l'occasion de l'entendre parler ainsi avant un moment. J'étais à la fois surprise et fière qu'il me laisse ne savoir un peu plus sur lui. Jetant des coups d’œils simultanés au paysage, mais aussi à lui découvrant un changement d'expression que je ne lui connaissais pas. C'était la première fois qu'il se confiait ainsi et autant à moi, j'avais déjà réfléchi à quelques hypothèse sur la vie du Serpentard et avais déjà dans l'idée qu'il n'avait pas la même mentalité que les autres serpentards et qu'il n'avait pas l'air à l'aise lorsqu'on évoquait la famille. Mais j'étais loin de me douter que son père était aussi strict et dur avec lui, et ce depuis apparemment bien longtemps. J'écoutais donc avec attention, opinant lorsqu'il ajouta que souvent l'on désirait ce que jamais l'on obtiendra. Alors je laissais quelques secondes supplémentaires de silence avant de prendre à mon tours la parole:

"C'est vrai que l'on ne peut pas toujours avoir ce que l'on souhaite mais on peut toujours, à force d'efforts, faire en sortes de changer les choses, les améliorer même si ce n'est qu'un petit peu. Par exemple, je sais que beaucoup se seraient soumis à ton paternel et auraient été jusqu'à adopter sa manière de penser et de faire sans broncher, mais toi Midnight, tu as su rester toi-même au fond et ça ce n'est pas donné à tout le monde. ça prouve qu'un jour tu parviendras à t'opposer à lui, t'extirper te ses filets et de vivre ta vie comme tu l'entends!"

Je lui adressais un sourire encourageant, je ne savais pas ce qu'il endurait, je ne pouvais même pas imaginer qu'un père puisse être aussi dur avec son propre enfant. Après tout, mon père avait toujours été très aimant, adorable et gentil avec moi alors je ne pouvais voir un père autrement. J'ajoutais avec détermination:

"Puis, t'es un Serpentard! Si tu as été réparti dans cette fichue maison c'est que tu n'es pas du genre à te laisser faire mais plutôt du genre rusé, lourd, têtu comme une mule et autres joyeusetés, donc même si tu résous pas le problème de suite, je suis sure que tu parviendras à t'en sortir!"