Je suis né le 1er Août 1996 dans une grande maison plutôt chic avec des parents plutôt coincés mais surtout des parents Sang-purs… Beaucoup en seraient fiers et le crieraient sur tous les toits, et bien personnellement je m’en serais bien passé.

Bizarrement, bien qu’élevé par des parents stricts et bornés je n’adoptai pas leur manière de penser, de faire et encore moins de voir les choses. Me liant d’amitié avec tout type d’enfant même ceux qu’ils appelaient avec dédains des sang-de-bourbes. Déjà à cette époque ça me plaisait d’aller en contradiction avec les idéaux de mes parents et encore plus de les voir tenter de me remettre sur ce qu’ils voyaient comme le ‘droit-chemin’. Eux qui étaient si fier d’avoir un fils pour suivre les pas du paternel voilà qu’ils allaient petit à petit regretter cette naissance. Je n’ai jamais aimé que l’on décide pour moi vous savez.

Je ne m’entendais véritablement qu’avec mon oncle, ce frère que détestait ma mère, un taré comme se plaisaient à le définir mes vieux. Ils n’avaient pas voulu que je le rencontre comme il était en constante contradiction avec la doctrine familiale, mais lui voulait me rencontrer et têtu comme il était il y parvint. Moi qui m’attendais à un homme exempt de raison je fus heureux de constater le contraire et de rencontrer ce parent loin d’être aussi coincé que mes parents. Les insultes et remarques fusaient à son égard, pourtant c’est surement de lui que je tiens le plus et avec lequel j’ai le plus de lien.

Il venait souvent me rendre visite et je m’éclipsais de la demeure familiale pour passer du temps avec lui. Il m’apprit beaucoup et sur tout type de sujet : moldu, mangemorts, sorts, Poudlard où il avait étudié dans la maison des courageux, des hardis et des forts, me contant avec passions ses épopées, farces, blagues et autres coups-bas. Il aimait me conter ses histoires appréciant que je l’écoute d’une oreille attentive et bouche bée devant tant d’aventures passionnantes, surement le seul membre de la famille à lui accorder une telle attention.

Lorsque ma mère apprit que je le voyais ainsi souvent elle explosa de colère et je me prit la raclée de ma vie mais ça m’amusa plus qu’autre chose qu’elle perde autant ses moyens pour si peu et surtout l’image que sa réaction, de même que celle de mon père, laissait transparaître : ils le craignaient. C’est surement à partir de là que j’ai vraiment commencé à me détacher de mes parents. Passant autant de temps que possible dehors, vivant ma vie comme je le désirais, me moquant de leurs cris mécontents, de leurs gestes vains et des sanctions qu’ils tenter de m’imposer pour me limiter.

Les années passées, le gouffre entre mes parents et moi s’agrandissait de plus belle. Mais il se fit encore plus béant à mon arrivée à Poudlard. Enfin j’entrais dans l’école la plus célèbre du monde de la magie, enfin je passais le mur de pierre de Kings Cross avec mon oncle presque aussi excité que moi (venu pour l’occasion malgré les menaces de ma mère), enfin je laissais mes rabat-joie de parents sur le quai, enfin je traversais ce lac noir et gelé qui menait au château et enfin je passais les portes imposantes de Poudlard.

Le dernier espoir de mes vieux était que je sois réparti dans la maison qui les avait réunis : celle des Serpentard. Mais le Choixpeau magique en décida autrement et ce n’était pas pour me déplaire vu ce que m’en avait dit mes parents et ce que mon oncle m’avait raconté. Mais j’étais confiant et attendit patiemment mon tour. Puis j’allai m’installer sur ce tabouret, face à tous et l’on déposa le Choixpeau sur mon crâne qui hésita quelques secondes avant d’hurler : « Gryffondor ». Je rejoignais alors fièrement mes camarades, un petit rire amusé en pensant à la tête qu’allaient faire mes parents à cette nouvelle, un sourire satisfait en pensant à la joie qu’aurait très certainement mon oncle. J’allais enfin pouvoir commencer mes propres aventures et vivre comme je le souhaitais.

Mes parents furent en effet très déçus, j’imaginais bien que leur préoccupation première était de savoir comment le voisinage allait les regarder maintenant que leur seul fils faisait partir des Gryffondors. Mais je cessai bien rapidement de penser à eux et me focalisa sur ma vie de jeune sorcier à Poudlard. Je me sentais vraiment à l’aise, chez moi, enchaînant dès ma première année les conneries, faisant souvent seulement acte de présence en cours mais m’amusant à taquiner mes voisins ou encore le prof quand celui-ci n’était pas aussi coincé que Rogue. Chaque année avait son lot d’émotion et emplies de souvenirs, de rires, de gueulantes, de confidence, d’échange et de nouvelles connaissances.

Je ne revenais jamais chez mes parents pendant les vacances, sauf celle d’été, préférant soit rester dans le château ou bien aller chez mon oncle, celui-ci était le seul à écouter mes récits de mes jours dans l’enceinte du château, rigolant à mes conneries, m’encourageant essayant parfois de me convaincre de bosser mais souvent sachant que c’était vain. Au fil du temps mais parents finirent par me laisser me rapprocher de lui, s’y résignant. A partir de ce moment ce fut lui qui m’accompagna à chaque rentrée à Kings Cross, mes parents se contentant de me faire des signes de la main tirant une tête de dix pieds de long en me voyant m’éloigner avec mon oncle en voiture, tous deux riant de leur réaction.

Une nouvelle année commence, ma valise est prête, en bordel certes, mais prête, ma chouette Éole roupille gentiment dans sa cage et je quitte le manoir parental aux côtés de celui qui est à la fois mon oncle et mon meilleur ami, planifiant tout le long du trajet mes aventures passés et énumérant le nombre d’amis qu’il me tardait de revoir. Puis nous arrivâmes à la gare, traversant toujours comme des gamins ce mur de pierre nous retrouvant alors devant le Poudlard express, on se promit de s’écrire pour que je lui conte à mon tour mes aventures, un dernier signe de la main et me voilà de nouveau dans mon univers. Ma dernière année à Poudlard…